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Comment se débarrasser des champignons du bois à cause de l’humidité ?

Arnaud Coudray gère Qualité BZH, une entreprise spécialisée en traitement contre les champignons du bois en Bretagne. Dans son métier, il rencontre souvent des propriétaires inquiets après avoir découvert des taches suspectes ou une odeur de moisi dans leur maison. Ces signes discrets sont parfois les prémices d’une attaque fongique. L’humidité, lorsqu’elle s’installe durablement, transforme le bois en un terrain idéal pour les champignons lignivores. Leur présence met en péril la structure du bâtiment si rien n’est fait rapidement. Afin de restaurer, assainir et préserver le bois, matériau vivant et noble, il faut le traiter correctement. Voici les explications et les conseils de cet expert.

L’humidité est le point de départ de tout


L’eau sous toutes ses formes — condensation, infiltration, fuite ou remontée capillaire — reste le facteur déclencheur des contaminations fongiques. Dès que le taux d’humidité du bois dépasse 20 %, les spores présentes dans l’air trouvent un milieu propice à leur développement. Le traitement contre les champignons du bois devient alors une nécessité en prévention ou en cure.

Les environnements à risque sont souvent les mêmes : caves mal ventilées, planchers sur vide sanitaire, charpentes exposées à des fuites ou menuiseries en contact avec un mur humide.

« J’ai encore en mémoire une maison à Quimper où la mérule avait progressé derrière un doublage de placoplâtre sans qu’aucun signe extérieur ne trahisse sa présence. Lorsque les propriétaires m’ont contacté, la moitié du plancher du salon s’était affaissée », raconte Arnaud Coudray.

Mérule, coniophore, polypore : trois ennemis du bois


Tous les champignons du bois ne se comportent pas de la même manière. La mérule pleureuse est la plus destructrice. Elle se nourrit de la cellulose du bois et progresse même à travers les murs en maçonnerie. Sa capacité à transporter l’eau sur plusieurs mètres complique son éradication.

Le coniophore attaque surtout les bois dans les sous-sols et les caves où l’air reste confiné. Son aspect brun foncé et sa texture fibreuse sont caractéristiques. Quant au polypore des caves, il s’attaque souvent aux planchers anciens et se repère à ses chapeaux blanchâtres et à l’odeur de terre humide.

Ces organismes ne détruisent pas seulement le bois : ils altèrent sa résistance mécanique, fragilisent la charpente et compromettent la stabilité d’un plancher ou d’une poutre maîtresse.
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Diagnostiquer une contamination


Un diagnostic précis est indispensable avant toute intervention. Chez Qualité BZH, l’équipe réalise une inspection complète : contrôle visuel, mesure de l’humidité du bois, repérage des zones contaminées, et parfois prélèvement de spores pour identification en laboratoire.

Des outils de détection, comme les caméras endoscopiques et les testeurs d’humidité, permettent d’évaluer la profondeur de l’attaque. Ce travail d’observation est capital : traiter un champignon sans avoir supprimé la source d’humidité reviendrait à colmater une fuite sans couper l’eau.

Mettre en œuvre un traitement curatif complet


Une fois la contamination identifiée, leurs spécialistes établissent un protocole adapté. La première étape consiste à assécher les supports : réparations de fuite, ventilation forcée ou déshumidification selon les cas. Sans ce préalable, aucun traitement n’est durable.

Ces experts procèdent ensuite à la dépose des bois contaminés pour éliminer toute trace de mycélium. Puis, les surfaces saines sont traitées par injection et pulvérisation d’un fongicide professionnel, homologué et respectueux des normes environnementales.

Lorsque la mérule a envahi la maçonnerie, on applique également un assainissement des murs à base de produits spécifiques et à un séchage prolongé. Ce type d’intervention peut durer plusieurs jours, mais il garantit une élimination durable du champignon et la sécurité du bâti.

Prévenir les champignons du bois


La prévention repose sur une bonne gestion de l’humidité. Une ventilation efficace — VMC, grilles d’aération, ou simple ouverture régulière des pièces — maintient le taux d’humidité sous contrôle. Arnaud Coudray insiste toujours auprès des propriétaires sur la vérification des points sensibles : pieds de murs, conduites d’eau, joints de toiture, ou zones mal isolées.

L’isolation thermique joue également un rôle majeur. Une paroi froide favorise la condensation, qui humidifie le bois et réveille les spores dormantes. En Bretagne, où les variations climatiques sont importantes, il recommande souvent un contrôle annuel dans les maisons anciennes.

https://youtu.be/WJ2Yn1JJy-I?si=T-OJRbGAWtkHC4dR
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Éviter les traitements « maison »


Il arrive que des particuliers appliquent eux-mêmes un produit fongicide acheté en grande surface. Ce geste, bien qu’animé de bonnes intentions, s’avère souvent inefficace. Le champignon se développe en profondeur, dans des zones inaccessibles sans démontage.

Faire appel à un professionnel qualifié, c’est bénéficier d’un diagnostic rigoureux, d’un traitement contre les champignons du bois réellement adapté et d’une garantie sur la durabilité du résultat. Chez Qualité BZH, chaque chantier fait l’objet d’un suivi pour vérifier la stabilisation de l’humidité et la disparition complète du champignon.

Le bois : un matériau vivant à protéger


Qualité BZH rappelle souvent à ses clients que le bois a une mémoire : il garde les traces de l’humidité passée et réclame de l’attention. Dans une longère bretonne restaurée récemment, les propriétaires avaient pris soin de traiter préventivement la charpente après un premier incident. Dix ans plus tard, leur structure est toujours saine.

Préserver le bois, c’est préserver le patrimoine. L’humidité est un adversaire redoutable, mais avec une intervention méthodique et des gestes d’entretien simples, il est tout à fait possible de garder un habitat durable, sain et sûr.